J'aime
J’aime aimer. J’ai commencé jeune et j’aime encore de tout mon cœur. Je n’aime pas en silence. Je fais du bruit, j’en parle autour de moi, mais je n’agis pas réellement. Je n’aime pas pour être aimé. Je n’aime pas pour être en couple. J’aime simplement pour ce plaisir d’aimer.
Il aurait pu être comme les autres. J’aurais pu ne pas m’attarder. Peut-être redeviendra-t-il comme les autres : un simple souvenir. Mais pour l’instant, je l’aime.
Il est plus grand que moi – ce qui n’arrive pas si souvent. Il paraît gauche parce qu’il a poussé trop vite, comme un bon petit ado. Je ne peux pas dire qu’il soit l’exemple de la beauté, mais il me plaît.
Lorsque j’aime, je ne sais pas ce qui se passe dans ma tête, mais je perds la faculté de lire dans les pensées de la personne visée. Pour lui, ça a été tout d’un coup. Je pouvais, puis je ne pouvais plus. On ne peut pas parler de coup de foudre, parce que je le côtoyais déjà. Mais soudain, il m’a plu.
Je suis contente de l’aimer. C’est un gars bien, j’en suis convaincu. Mais je m’en veux un peu de ne pas avoir fait plus attention à ses pensées avant de ne tomber sous son charme. Maintenant, il est trop tard. Et je dois faire comme tout le monde : conjecturer sur ses sentiments et ses opinions.
M’aime-t-il? Ne m’aime-t-il pas? Je voudrais qu’il m’aime, et pourtant, je ne veux pas vraiment que ça aille plus loin. Il ne saura peut-être jamais, c’est aussi bien.
Ou alors il l’apprendra. Ce serait peut-être mieux.
Saint-Valentin, fête de l’amour. Aujourd’hui, les couples s’offrent des roses et du chocolat. Ça se bécote. Des gens avouent leur amour. D’autres se morfondent d’être seul. Moi, je regarde Yami sans qu’il ne le sache. Et ça me suffit. Pour l’instant.