Épisode spécial 10 - Zab
Savoir ce que nous sommes est une tâche fastidieuse de tout instant. Il faut rester à l’affût de chaque changement, car le temps passe vite. Souvent, je trouve plus facile de connaître les autres que moi-même. Pourtant, je suis bien plus souvent dans ma tête que dans la leur, mais je me perds dans mes sentiments qui s’entrechoquent avec mes pensées. Qui suis-je? Où vais-je? Que sais-je? Où se trouve la limite entre ce que je veux faire, ce que je dois faire et ce que je fais? Pourquoi un choix plutôt qu’un autre? Comment ça se fait qu’alors que mon instinct me prouve qu’il a raison, je continue de le rejeter?
Je n’ai pas de réponse. Et c’est aussi bien.
Je suis. Avec des défauts, des qualités, des états d’être qui ne sont ni bien ni mal. J’avance et je grandis dans cette marche vers le futur. Étonnamment, ça me suffit. Je ne veux pas dire que je me contente de ce que j’ai maintenant, mais plutôt que, tant que je continue de marcher, les obstacles ne me paressent qu’un passe-temps.
Je n’ai pas peur de perdre du temps. Même si je sais que la vie peut quitter un corps à tout moment, je n’ai pas peur. J’ai à faire, c’est vrai. Mais je crois que chaque petite chose devrait être savourée comme un repas de roi.
-Pas vrai, Isabelle?
-Qu’est-ce que tu fais? Tu viens de briser le quatrième mur comme si de rien n’était, je ne t’ai pas élevée comme ça!
Je ne peux pas voir l’auteure comme elle me voit. Mais je l’entends bien parler à mon cœur.
-Et alors? C’est le meilleur moyen pour que je puisse te souhaiter un joyeux anniversaire!
-J’ai vraiment créé un personnage impertinent…
-À ton image.
-On dirait que je me prends pour Dieu, dit comme ça.
-C’est pas le cas?
-Peut-être un peu…
Je ne suis pas un être de chair. Tout ce qu’Isabelle crée n’est pas réellement tangible et pourtant… je sais que je vis. Je vis en elle, je vis en vous.
-Tu sais quoi, l’auteure? Même si tu te demandes parfois dans quoi tu t’es embarquée avec moi, je suis contente d’être en vie.
-Et même si j’ai parfois de la difficulté à écrire pour toi, je suis contente que tu puisses me tenir compagnie. Continue de marcher, Zab. Empêche-moi de t’oublier.
-Bien entendu! Après tout, je suis Zab Ca et…
-Joyeux anniversaire, Zab.
Et aujourd’hui encore, j’avance.